Me voilà  à nouveau dans mes fonctions de gouvernante, sans décorum mais avec tout ce que cela représente de savoir - vivre et d'étiquette à la française ou à l'allemande. Défi dans notre société et civilisation actuelle. Yo! 

Tout est "stylé" mais les chérubins ne l'entendent pas sous ce terme, dommage!
Repartons en campagne contre les moulins à vents!
Ne devenons pas des moulins à parole.

Peu à peu j'apprends presque par coeur les pirates des caraïbes et ce cher Harry Potter en 7 volumes sans oublier Kitty d'Hello ou Narnia ou encore Azur (que je m'obstine à prononcer "Azul" allez donc savoir pourquoi) et Asmar. Cela vaudrait-il  nos vieux standars d' Andersen, Perrault et autres Grimm?
Mais dans la saveur je trouve que rien ne remplace les 3 petits cochons (bien rôtis à la broche), et dans la blancheur (des dents) Blanche-neige dont le chasseur veut la peau ou le coeur ou le scalp d'une chevelure perfect pro si noire, ça c'est du "vieux" Disney première mouture à froid!
On ne se refait pas! Nous enfants du baby boum, nourris au lait du chewingum à la chlorophylle dont les  sauveurs des States avaient abreuvé nos parents avant qu'ils nous interdisent d'en avaler "parce que ça colle les boyaux"!

Gavée donc de DVD Disney nouvelle génération, confrontée au jonglage des sorties de cours et d'écoles, aux prouesses culinaires dans batterie de cuisine pour maison de poupée, pour un budget défiant toutes les concurrences, je n'ai guère de temps pour me livrer au jeu des connexions: attendre la 3G at home ou même devant la poste.

Toute la pluie des cieux s'est donné rendez-vous au-dessus de nos humbles demeures montagnardes, les millilitres s'empilent dans les pluviomètres et les manches à vents  déchiquetées d'avoir été gonflées et tourneboulées par les tempêtes pendouillent lamentablement en tête de mats. Les jardins sont des marécages sporadiquement ornés de nappes éphémères de grêlons grisâtres gibouleux. On ne devine pas encore le printemps dans les hautes futées qui gémissement et craquent. Les averses ininterrompues ont lavé les odeurs champignonesques et brouillé les traces des gibiers. 
Où sont les nids, les oiseaux, les insectes? Les chemins sont royaume de la glisse.
Il fait froid sous nos kways et coupe-vents.

On est mieux dedans que dehors pour bien résumer la situation et là encore on se félicite d'avoir un toit en dur au-dessus de sa tête plutôt qu'une mince toile de tente ou qu'une tôle de caravanne ou d'Algeco. L'errance, ok! Mais la vie moderne nous a hélas rendus un peu chochotte.

Le soir, lorsque l'activité diurne s'est assoupie, à la lueur jaunâtre des lampes à LED imitant les ampoules à filaments incandescents sans y parvenir vraiment, je déploie sur la table lilliputienne (une fois la vaisselle propre et rangée) les cartes d'état major (IGN) de DJM au 350 000 ème ou au 75 000 ème, voire 25 000 ème lorsque j'ai la chance d'en posséder personnellement (moi aussi j'étais Pfadfinder), et je me fais des itinéraires virtuels que je matérialise en entourant de crayon chaque carrefour, rond point où changement de direction. Je les photographie au téléphone. Il y a des applications pour lire des cartes hors ligne,  mais il faut la wifi pour télécharger les cartes.

J'aime bien cette vie d'état major en campagne de prospection. Guetteur, Pfadfinder, c'est le sens du patronyme véritable des ascendants de mon père.

Ma vie étrange et atypique sans faire de bruits, étonne voire intrigue ou inquiète mes proches voisins et me voilà stigmatisée. La couleur de peau aurait - elle aussi quelque chose à y voir ?

Je ne voudrais pas voir ressurgir des épisodes douloureux et pénibles de ma vie passée.

Que je m'habille et meuble BCBG, que je possède un inutile et voyant 4x4 flambant neuf et que je blanchisse les peaux métisses suffirait - il à ce que je et nous soyions acceptés et non suspectés ici?

Difficiles intégrations à toujours recommencer!
Où sont notre troupeau,  nos chiens et notre cayolard DJM?
Où sont nos prairies grasses? Le lac, la grotte, les palombes et les grues?
Les chevaux, les torrents, les pains de sel et les presses? Le bon caillé, c'était ce que je préfère.

Ne rien regretter.
Aller de l'avant!

Tah