Comme une espèce de refus de l'usure, de l'inexorable, des chagrins, des pertes, des efforts pénibles d'accouchements, des séparations, du réel de l'incarnation


Se boucher les yeux, "faire comme si" et aller de l'avant coûte que coûte comme si rien n' était
Ne pas faire attention à son état, ne pas prendre soin de faire ses deuils et de panser ses blessures
Se traiter comme une bête de somme
Laisser au temps tapi dans l'ombre le rôle de grand médecin et maître de cérémonie
Aller comme un rouleau compresseur et être en même temps le compressé

 

Le con pressé
Pressé de rejoindre la mort pour y retrouver ceux que la vie et le temps ont éloignés
S'arracher un sein pour mieux pouvoir tirer et tuer
Tuer le temps, tuer la mort et sa rigidité de bronze, et sa douceur de patine bronzée, aux couleurs de feuilles vertes, marron, dorées
Enterrer le temps sous la terre pour le laisser mâturer et fructifier
Le mettre sous son oreiller pour s'endormir dessus
Allié ou ennemi?

 

 

Et la sensibilité, l'amour affectueux et sensitif, pourquoi les cacher comme des fatalités honteuses? Comme des maladies dont il faudrait guérir pour mériter d'être humain ?

Tout n'est - il donc que faux?
La grande faux de Saturne pour faucher, faire moisson et place nette

 

En quoi les enfants menacent - ils les parents et les rois?

Retourner à la matrice d'une vierge qui enfante son Dieu
Dont les mamelles douces abreuvent celui qui l'a créée
immaculée

Renverser les valeurs
Ne plus sacrifier ou bouffer ses enfants

 

Se remettre en égalité
En équilibre

 

Se mettre en vacances avec la terre
Retrouver l'abondance et l'innocence
Prendre son temps
Tout le temps qu'il faux

S'harmoniser en nature
Se payer de nature

Se laver jusqu'à épuiser sa soif

 

KM

7 novembre 2020