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-1-

de mon pays
se dégage un parfum
qui t’appelle par ton prénom
dès que tu as le dos tourné

ton cœur s’emballe
comme à la première étreinte

-2-

revenu de si loin
si jamais
tu ne retrouves pas la route
qui mène chez nous
arrête-toi
et contemple les montagnes
que tu crois reconnaître

demande aux passants
pourquoi la fontaine s’est tarie
où vont ces chemins qui tombent
en virgules épuisées

si jamais
tu reviens d’aussi loin
où me portent mes audaces
nous marcherons ensemble
un jour peut-être
au bord des précipices

- 3 -

ma mémoire lunaire
a tissé des tapis volants

 

 

Journaliste indépendant, Soleïman Adel Guémar est né en 1963 à Alger. A été collaborateur des hebdomadaires "Parcours Maghrébins" et "L'Evénement". Il est également l'auteur de plusieurs nouvelles parues dans la presse ("La Tribune", "Liberté", etc...)
1er prix ex aequo au 10ème festival national de poésie (Béjaïa, Algérie 1998)
1er prix au concours national de poésie (CFVA, Algérie 1996)
 
 
 
extraits:
 
je suis toujours colonisé
répertorié deuxièmes collège
humilié et torturé
jeté en taule pour des idées
exécuté à bout portant
massacré sous projecteurs
à huis clos la nuit durant
à quelques pas d'une caserne
sous l'oeil passif des généraux
je disparais dans la nature
au fond d'un puits abandonné
 
 
Espoir fou


malgré la descente aux enfers
l'espoir fou
de te revoir un jour sourire
à la vie me reprend lorsque tout dort
lorsque les cris des suppliciés
se taisent et les yeux perdus
s'arrêtent de pleurer
ensorcelés par la beauté du ciel
étoilé et la candeur
des nouveaux-nés