"Sus la lana de Bourdeou qu'y a nau pins

boli bi boli anar bede las pins que berdeyan!

boli bi boli anar bede las pins berdeyar"

Canson de nau

 

on peut aller marcher dans la lande
y rester est une épreuve
sauf pour ceux dont c'est le milieu originel (et encore, j'ai connu des journaliers qui n'étaient pas fâchés du tout d'avoir délaissé leur lieu natal pour trouver meilleurs travaux, meilleures conditions à quelques centaines de kilomètres)

une lande est davantage un lieu peu hospitalier, souvent froid et humide, qu'un lieu de "retirade" (pour se retirer dans la réflexion, et pour reprendre souffle et consistance)
davantage un lieu pour hurler (avec les loups) que pour trouver une voie (voix) de sérénité

la vie dans des landes est un vie austère et difficile

ceux qui y séjournent quelques heures un jour de grand soleil (ou vont marcher le long des plages sableuses de la côte d'argent en plein été, ou s'y dorer en bons naturistes) ne peuvent pas comprendre
et je ne parle pas que des landes à pins, mais aussi de celles à moutons, ou des highlands
de toutes les landes du globe ici ou là

ce sont des lieux décrits souvent comme tristes et désolés par leurs rares habitants
la plupart du temps marécageuses avec des tourbières

une chanson régionale chante "que les landes sont longues!" (parler de leur étendue, comme de l'ennui qu'on y vit)

je sais par une partie de la famille qui a assez longtemps vécu dans des landes (plusieurs génération de forestiers, gemmeurs, bouchonniers) que la vie y était particulièrement dure, et les gens très pauvres. Nous avons eu une maison qui a été vendue il y a presque 40 ans pour raison de partage de biens lorsqu'il y a eu héritage, pendant des années nous sommes revenus camper dès les beaux jours non loin par attachement au souvenir, mais la plupart du temps, la météo fut arrosée et c'est difficile de survivre à l'austérité, au froid, à la pluie même pour un temps court de villégiature en ces lieux

Depuis plusieurs années, une parente souhaitait acheter une maison dans les landes (département 40) , elle n'a jamais demandé notre avis sur la chose. Après moultes visites, elle a décidé de faire une expérience: tenter de s'acclimater en vivant dans un petit cabanon dans une clairière aménagée, en un lieu très beau (par soleil et en été) avec un lac à proximité, et un village à 2km avec tous les commerces, facilement accessible. C'était son rêve de vivre au milieu des bois, avec une étendue d'eau propice au loisir favori de son époux. Lorsqu'elle a eu fait son acquisition, elle nous en a parlé et a décrit sa vie future comme un ressourcement, un bonheur convoité, mérité et enfin palpable, matérialisé.
Au bout de trois mois, elle voulait revendre le cabanon
elle y a fait des travaux importants pendant plusieurs mois (enfin son mari et son fils ont fait les travaux) pour que l'offre soit alléchante et au bout d'un an a réussi effectivement à vendre, et rentrer pile-poil dans ses frais
elle ne souhaite plus du tout s'installer dans les landes

le positif est qu'elle a testé son rêve et en a tiré ses conclusions à elle (et à son mari)

moi je ne lui ai pas dit un mot de ce que je pensais à ce sujet, je l'ai juste aidée à ne pas se faire avoir au moment de la vente, lorsqu'elle a sollicité mon aide

chaque fois que l'on peut (sans se mettre trop légèrement en danger et si on en a le temps et les moyens) vérifier ce que l'on a comme intuition, faire son expérience, c'est irremplaçable
ce que l'on acquiert à ses dépends reste davantage gravé et utile que le savoir extérieur plaqué par autrui
c'est l'une des significations de l'expression:  "les voyages forment la jeunesse"

il y a un lieu que je prise (dans les landes françaises), un lieu merveilleux, mais dans le cadre de visites ponctuelles et par temps acceptable: tiède ou chaud et ensoleillé, c'est le lac de Léon et le Courant d'Huchet, une exception écologique, une atmosphère de bayous.

http://elguijaronegro.canalblog.com/archives/2005/04/25/664333.html

http://elguijaronegro.canalblog.com/archives/2005/06/01/611998.html

http://elguijaronegro.canalblog.com/archives/2005/06/02/1082790.html



J'ai pris beaucoup de plaisir à visiter les Moors en Angleterre (au Nord de York) une année spéciale de sècheresse exceptionnelle (1995) et à y prendre le train touristique de Harry Potter (de Pickering à Grosmont)! Je doute que l'impression me soit aussi favorable si j'y étais revenue ces jours derniers!

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moors8 and coast (and haikus)

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Southern railway

 

 Goathland station